La Banque Mondiale face à la paupérisation Centrafricaine

Par Susan CARTER JONES l LNC

(Bangui le 9 Novembre 2025 - LAMINE MÉDIA) Malgré le financement de plus de vingt projets par la Banque mondiale, près de 71% des Centrafricains vivent encore sous le seuil de pauvreté. C’est ce qui ressort, Jeudi 23 Octobre 2025, au cours d’un atelier sur la journée internationale pour l’éradication de la pauvreté autour du thème : « l’engagement de la Banque Mondiale dans la lutte contre la pauvreté », avec des étudiants, des professeurs d’université et des représentants de la société civile sur les stratégies pour réduire la pauvreté. L’objectif était de présenter les interventions de la Banque mondiale et d’échanger sur les moyens de réduire la pauvreté en Centrafrique, tout en suscitant la participation des jeunes et de la société civile dans le suivi des projets. La Banque mondiale intervient sur plusieurs fronts notamment : infrastructures, éducation, santé, agriculture ou énergie. Pourtant, la pauvreté reste un phénomène multidimensionnel et les besoins dépassent largement les financements disponibles. « Même si la Banque continue d’apporter des ressources, il faudra encore plus de financements pour générer la croissance nécessaire et construire les infrastructures de base », précise Blaise Ehowe Nguem, économiste au bureau du représentant résident de la Banque mondiale. Pour créer de la richesse durablement, le secteur privé doit pouvoir investir. La Banque mondiale soutient donc des réformes économiques et fiscales pour améliorer le climat des affaires et attirer des investisseurs. « Celui qui crée le plus de richesses, c’est le secteur privé. Mais il faut un cadre réglementaire propice pour lui permettre de se développer », rappelle l’économiste. Avec des ressources limitées, le gouvernement doit cibler certains secteurs capables d’entraîner la croissance : l’éducation, la santé, l’agriculture et les infrastructures. La Banque mondiale accompagne ces choix stratégiques. « Nous ne pouvons pas tout faire au même moment. Il faut cibler les secteurs capables d’entraîner les autres », explique Blaise Ehowe Nguem. En parallèle, l’institution internationale soutient la mise en place de filets sociaux pour les populations les plus démunies, avec des programmes de transferts monétaires. « Beaucoup de Centrafricains peinent à se nourrir chaque jour. Avant même de penser au développement, il faut assurer un minimum de décence et de survie. Pour vivre humainement, il faut au moins 236 000 francs CFA par an. La richesse créée reste insuffisante et inégalement répartie », insiste l’économiste. Le PIB de la Centrafrique est estimé à 2 à 3 milliards de dollars pour 2024, soit environ 200 000 francs CFA par habitant et par an, un niveau qui ne permet pas à la majorité de vivre dignement. La Banque mondiale cherche aussi à impliquer la société civile et les étudiants pour garantir la redevabilité et le suivi des projets. « Travailler seulement avec le gouvernement et le secteur privé ne suffit plus. La société civile est essentielle pour assurer transparence et efficacité », conclut l’économiste.

For: LAMINE MEDIA

Date, November 9 2025

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